Des équilibres à inventer

C'est une vieille tradition : l'étudiant travaille à l'université, mais aussi chez lui, et donc à distance.

Mais aujourd'hui, quand on dit «à distance» on pense «en ligne» ce qui peut provoquer des réticences !

On craint même parfois que l'objectif principal du «en ligne», ce soit de faire des économies au prix d'une insupportable dégradation.

Il est vrai que dans l'enseignement comme ailleurs, il y a des modalités plus économes que d'autres. Un cours en amphi avec 600 étudiants est moins cher qu'un cours avec 30. Cette évidence est acceptée par tous : c'est l'équilibre entre amphi et TD qui la rend acceptable. D'autant plus que cet équilibre est justifié par une complémentarité intelligente : l'étudiant écoute dans un cadre et applique dans l'autre.

L'enjeu aujourd'hui est d'inventer de nouveaux équilibres : présence/distance, individuel/collectif, synchrone/asynchrone.

L'enseignement en ligne, ce n'est pas simplement des cours en vidéo et des TD en visioconférence.

Il s'agit de définir des scénarios pédagogiques, de produire les ressources nécessaires, d'organiser et suivre le parcours des étudiants. Rien que ça !

Les mêmes ressources pourront être utilisées en présence ou à distance, mais les scénarios ne seront pas identiques, puisque la motivation comme les interactions sont alors différentes.

Cela met en jeu des compétences de natures diverses : le coeur c'est la pédagogie, qui souvent gagne à s'appuyer sur des techniques numériques. Il n'y a pas de modèle universel. Certains dispositifs sont très efficaces dans certaines situations, parfois moins dans d'autres, voire pertubants lorsqu'ils sont parachutés artificiellement. À chacune et chacun d'explorer, d'expérimenter pour déterminer quelles compétences lui seront utiles en fonction de son, de ses contextes de travail.

Bien entendu, il est préférable de travailler à plusieurs et peut-être de s'appuyer au départ sur des collègues déjà expérimentés